Egalité des genres et PED : priorités de la Bnaque Mondiale
"(...) L’édition du Rapport sur le développement dans le monde que nous venons de publier est consacrée à l’égalité des genres. Elle révèle que l’égalité entre les hommes et les femmes n’est pas seulement un objectif fondamental. C’est aussi un atout économique.
Les femmes, comme me l’a fait remarquer l’un de vos collègues, sont le prochain grand marché émergent. Comment le monde pourrait-il réaliser pleinement son potentiel de croissance s’il ne parvient pas à offrir de meilleures perspectives à la moitié de la population du globe – la gent féminine – et à mobiliser les énergies et les contributions des femmes et des filles ?
Près de quatre millions de filles et de femmes « manquent à l’appel » chaque année dans les pays en développement comparé aux chiffres de population féminine dans les pays développés.
C’est comme si Los Angeles, ou Johannesburg, ou Yokohama étaient rayées de la carte.
Faciliter l’accès au crédit et aux droits fonciers. Supprimer les barrières au travail et à l’emploi. Investir dans la santé, l’eau, l’éducation. Donner davantage voix au chapitre aux femmes. Voilà ce dont il s’agit. Prêter davantage attention à ces objectifs– voire éliminer simplement les obstacles qui s’opposent à leur réalisation– peut faire une grande différence. (...)
Jusqu’à une date récente, les pays en développement faisaient figure d’exception dans l’économie mondiale. Ils représentaient la moitié environ de la croissance mondiale, tandis que l’Europe, le Japon et les États-Unis étaient aux prises avec des niveaux d’endettement et de chômage élevés.
Les économies développées vacillent, mais la situation des marchés émergents risque de se dégrader. Depuis le mois d’août, nous constatons que les spreads sur les obligations de ces pays augmentent, que leurs marchés boursiers sont en baisse, comme dans les pays développés, et que les flux de capitaux vers les marchés émergents ont nettement diminué.
Le recul des exportations était déjà préoccupant. En l’état actuel des choses, l’effondrement des marchés et l’érosion de la confiance pourraient précipiter la chute des investissements dans les économies en développement et provoquer éventuellement une contraction de la consommation. Si la demande intérieure des pays en développement diminuait, leur croissance économique ne pourrait plus être le moteur de la reprise mondiale.
Or, les pays en développement ne disposent plus comme en 2007 -2008 des moyens de résister à un nouveau choc. Leurs ressources budgétaires ne leur permettent plus de sortir de la récession en augmentant simplement les dépenses ; et plusieurs mènent une politique monétaire de la corde raide, en s’efforçant de maintenir un équilibre entre les pressions sur les prix et ces nouveaux dangers.
Si l’on ajoute à cela l’instabilité et le niveau élevé des prix alimentaires – qui pénalisent plus particulièrement les pauvres des pays en développement – et le risque de montée du protectionnisme, on voit que les pays en développement font face à des vents contraires de plus en plus forts.
Si la situation se détériorait davantage, les pays en développement pourraient voir leur activité décroître, les prix de leurs actifs diminuer, et leurs prêts improductifs augmenter. Compte tenu de ces pressions et de ces perspectives, nous devons anticiper la montée éventuelle des protectionnismes, les politiques du « chacun pour soi » et le risque de repli populiste.
Le monde est dans une situation dangereuse. En 2008, beaucoup ont dit qu’ils n’avaient pas vu venir la tourmente. Les dirigeants ne peuvent invoquer cette excuse aujourd’hui. Lorsque l’on est confronté à un danger, il faut savoir faire preuve de courage."
Source : extraits de la Conférence de presse de M. R B Zoellick à l'ouverture des Assemblées annuelles, Président de la Banque Mondiale, 22/09/2011.
pour seslfddj, s arnaudin, professeure de SES, LFDDJ. 2011
Pour aller plus loin
1) En quoi les femmes constituent le "prochain marché émergent" ?
2) Expliquez la phrase soulignée.
3) Définir protectionnisme
3) Comment expliquer les risques de déveoppement du protectionnisme ?